Une main tremblante dessine un A rudimentaire dans la mare de sang qui s’élargit...
L’inspecteur voit quelque chose briller dans la lumière et il se penche pour ramasser une broche...
Un témoin tousse à chaque fois que l’heure du cri est mentionnée...
Bienvenue dans l’indice, un élément récurrent dans la plupart des écrits policiers. Si l’auteur les utilise mal, les indices seront la raison pour laquelle il restera éternellement bloqué dans la pile des manuscrits refusés. Bien utilisés, ils sont la réponse à tout.
Les indices possèdent deux fonctions distinctes. Ils mènent le lecteur à la solution et ils l’induisent en erreur, loin d’elle. Ils sont très polyvalents.
Dans cet article, nous allons examiner les trois catégories d’indices, les façons de les dissimuler, et les erreurs à éviter.
Dans l’intérêt de cette discussion, je vais diviser les indices en trois catégories : physiques, verbaux, et thématiques.
Le détective n’est influencé que par les deux premiers types d’indices, tandis que l’expérience du lecteur va être touchée par les trois.
Les indices éclairent et embrouillent le lecteur.
Le moment est venu pour une autre division : les indices immédiats et les indices futurs.
Une seule chaussure est mal placée dans le placard. C’est un indice immédiat que l’inspecteur et le lecteur remarqueront peut-être, ou peut-être pas, quand la scène sera décrite.
On a donné l’ordre de faire une autopsie. Le lecteur ne peut pas connaître les résultats avant qu’ils ne soient communiqués à l’inspecteur.
C’est un compromis. Les indices immédiats permettent au lecteur d’opposer son intelligence à celle de l’inspecteur, alors que les indices futurs augmentent le suspense.
Il y a un certain nombre de ruses que vous pouvez utiliser pour placer des indices.
Comme s’il n’y avait pas assez de manières de diviser l’indice, en voilà une autre. On distingue les indices évidents et les indices subtils.
Le bouton agrippé par le défunt est un indice évident. Personne ne va manquer l’importance de l’objet.
Le fait que la victime portait du bleu est un indice subtil. Peut-être que cela a une signification, peut-être pas. Certains lecteurs vont enregistrer cette information et d’autres non.
Tous ces types d’indices peuvent et devraient être mélangés et assortis. La complexité de la direction et des mauvaises directions n’a pour limite que l’imagination de l’auteur et la longueur du manuscrit. Quelle que soit la quantité de méandres que vous pouvez concevoir, il y a une catégorie de lecteurs à la recherche de cette expérience.
Souvenez-vous toutefois que les indices peuvent aussi bien faire plonger un auteur qu’un criminel.
Les gens lisent des histoires policières pour une multitude de raisons. L’une des plus courantes est l’occasion d’opposer son intelligence à celle de l’inspecteur, de résoudre le crime ou au moins d’incliner la tête avec appréciation quand la réponse est dévoilée.
Les indices vous permettent de danser avec les lecteurs, de les amener tour à tour plus près de la vérité, puis de les faire tournoyer à la limite de l’étourdissement. Forcez vos lecteurs à rester alertes, laissez-les dans le doute. Ils en seront ravis.
Pour plus d’informations, lisez des nouvelles policières solubles. En général, les indices sautent aux yeux et vous n’aurez aucun mal à repérer les exemples et les techniques utilisées par l’auteur.
Stephen D. Rogers a publié des histoires policières dans des magazines allant de Plots With Guns à Woman’s World, dans de multiples anthologies, ainsi que plusieurs marchés non-policiers. Il est diplômé de la Citizen Police Academy du département de police de Framingham, et membre de Mystery Writers of America, Private Eye Writers of America, et Short Mystery Fiction Society. Son site (http://www.stephendrogers.com) comprend une petite rubrique "Comment faire..." qui change tous les mois.
Cet article a d’abord été publié en anglais sur Writing-World.com - http://www.writing-world.com/.